2017, for string orchestra.
Transcription for string orchestra of my String quartet n°1.
Toute vie naît et se dégage de la putréfaction.
La putréfaction, c’est briser ce qui est pourri. Il s’opère une scission : ce qui est fétide et ce qui est pur. La matière vile doit putréfier pour ressusciter.
“La putréfaction est tant efficace qu’elle détruit la nature ancienne et la forme du corps putréfié; elle le transmue dans une nouvelle manière d’être, pour lui faire produire un fruit tout nouveau. Tout ce qui a vie y meurt; tout ce qui est mort s’y putréfie, et y trouve une nouvelle vie. La putréfaction ôte toute âcreté des esprits corrosifs du sel, et les rend doux; elle change les couleurs; elle élève le pur au-dessus et précipite l’impur, en les séparant l’un de l’autre”. (George Ripley, The Compound of Alchemy)
La putréfaction, c’est la mort nécessaire accompagnée en toute conscience. Mourir à soi pour réaliser l’œuvre au noir, nigredo, première étape de la réalisation de la pierre philosophale. Distinction entre le pur et l’impur, entre le futile et l’utile. La décapitation et le démembrement sont la décomposition en les quatre éléments premiers plus la quinte essence : les quatre membres de l’homme et sa tête. La tête qui est l’élément oméga, le feu occulte, l’âme, et qui une fois extraite pourra être ré-investie dans le cadavre, car souffle de vie, elle est garante de renaissance. La putréfaction est un processus de déconstruction pour réordonnancer. La putréfaction fait l’occulte manifeste. Elle est l’outil qui rompt le lien entre les parties, elle est le principe du changement des formes, le commencement et le terme de la vie, le centre entre le non-être et l’être.
Orchestre de Chambre de Champagne-Ardenne, Arthur Dubois, conductor.
Maison Saint-Sixte, 28 May 2017.
Recording, mixing: Jean-Baptiste Masson.
special thanks to Arthur Dubois