dodo en do (dièse)

2018, for objects, effects, feedback, modular synthesizer and percussions.

In 2017 I was working with the Institute of Psychoacoustics and Electronic Music in Gent, to think about what could be a music that would trigger a sedative effect.
The fact that breathing and heart rate are influenced by music was the starting point. These rhythms slow down during sleepiness process. The idea was then to compose a music that would slow down its pace very progressively, driving bodily rhythms with it.
The second point was to think about the very fact of listening to music: why do I listen and why do I continue to listen? In relation with the sedative effect wanted, we had to deal with the interest of the proposed music: to have something sufficiently arousing to catch listeners’ attention, but not completely interesting to prevent a total arousing that would discard the sedative effect. We thus had to maintain music in the border between interest and neutrality while avoiding boredom. Neutrality would allow listeners to let their thoughts ramble while unconsciously being tuned to the global slowing down of the music (which is also a rarefaction of the number of events).
The third point was to pair all this with a progressive diminution of music volume. That will focus the listening, which gives space, thanks to music’s neutrality, to the wandering thoughts of the listeners.
The combination of these three points triggers a sedative effect.
At the basis of the proposition is also of course a willing of the listener to accept the music without any hidden agenda.

In 2018, during my collaboration with Why Note, all this was processed in a one hour composition for three musicians. At all the following concerts, people snored after 15′ to 40′, so there’s probably something at work here.

Raphus cucullatus, Museum National d’Histoire Naturelle, Paris

La Générale d’Expérimentation – Nicolas Thirion: pedals, no-input mixing board, guitar, hurdy gurdy, Teenage Engineering OP-1; Baptiste Chatel: modular synth, Organelle; Benoît Kilian : percussions.
Cité de la Voix, Vézelay, 15 January 2018.
Recording, mixing: Romain Robert.

special thanks to Leon van Noorden and Luc Nijs for the inspiring talks during my time at IPEM
special thanks to Nicolas Thirion and the Générale d’Expérimentation

dodo en do (dièse) was commissioned by Why Note and coproduced by Césaré CNCM.

Putréfaction (séparation)

2017, for string orchestra.

Transcription for string orchestra of my String quartet n°1.


Toute vie naît et se dégage de la putréfaction.
La putréfaction, c’est briser ce qui est pourri. Il s’opère une scission : ce qui est fétide et ce qui est pur. La matière vile doit putréfier pour ressusciter.

“La putréfaction est tant efficace qu’elle détruit la nature ancienne et la forme du corps putréfié; elle le transmue dans une nouvelle manière d’être, pour lui faire produire un fruit tout nouveau. Tout ce qui a vie y meurt; tout ce qui est mort s’y putréfie, et y trouve une nouvelle vie. La putréfaction ôte toute âcreté des esprits corrosifs du sel, et les rend doux; elle change les couleurs; elle élève le pur au-dessus et précipite l’impur, en les séparant l’un de l’autre”. (George Ripley, The Compound of Alchemy)

La putréfaction, c’est la mort nécessaire accompagnée en toute conscience. Mourir à soi pour réaliser l’œuvre au noir, nigredo, première étape de la réalisation de la pierre philosophale. Distinction entre le pur et l’impur, entre le futile et l’utile. La décapitation et le démembrement sont la décomposition en les quatre éléments premiers plus la quinte essence : les quatre membres de l’homme et sa tête. La tête qui est l’élément oméga, le feu occulte, l’âme, et qui une fois extraite pourra être ré-investie dans le cadavre, car souffle de vie, elle est garante de renaissance. La putréfaction est un processus de déconstruction pour réordonnancer. La putréfaction fait l’occulte manifeste. Elle est l’outil qui rompt le lien entre les parties, elle est le principe du changement des formes, le commencement et le terme de la vie, le centre entre le non-être et l’être.

Georges Aurach, Praetiosissimun Donum Dei (∼1470). Putrefactio.

Orchestre de Chambre de Champagne-Ardenne, Arthur Dubois, conductor.
Maison Saint-Sixte, 28 May 2017.
Recording, mixing: Jean-Baptiste Masson.

special thanks to Arthur Dubois

Quatuor à cordes n°1

2016

D’or est la tête du supplicié. Le féroce bourreau au visage noir tient dans la main droite le glaive à double tranchant figurant les deux feux. Et dans la gauche un feuillet où il est écrit :
Je t’ai tué pour que tu regorges de vie. Et je cacherai ta tête pour que le monde ne te voit pas.

Salomon Trismosin, Splendor Solis (1530). Le démembrement de l’homme.

Quatuor Béla: Frédéric Aurier, violin 1 ; Julien Dieudegard, violin 2 ; Julian Boutin, viola; Luc Dedreuil, cello.
Conservatoire de Reims, 14 May 2016.
Recording: Daniel D’Adamo.

Trio à cordes

2014

Dans notre nature, le Soufre est la matrice de la création.
Il naît des ténèbres, du feu et de la lumière.
Pour une part, il a les qualités de la nature ténébreuse : l’âpreté, l’amertume, l’angoisse. Pour l’autre part, il est la figure de Dieu.

Bernard Le Trévisan, Le texte d’alchymie et le Songe-Verd (gravure de 1695, ouvrage écrit au XVème s.).

L’Instant Donné : Saori Furukawa, violin; Soazic Le Cornec, alto; Nicolas Carpentier, cello.
Conservatoire de Reims, 14 April 2014.
Recording, mixing: Jean-Baptiste Masson.

Le pèlerin face à l’arbre sec

2013, for baryton saxophone, electronic and field recording.

Au fond de la tombe, dans la cendre résiduelle, se cache le diadème du roi.
Prends lui son âme et rends-la lui, car la ruine et la mort d’une chose vont de paire avec l’enfantement d’une autre. Cela veut dire : vide-la de son fluide corrupteur et rends-la grosse de son fluide naturel, qui sera sa vie et sa perfection.

Johann Daniel Mylius, Anatomia Auri, 1628.

Baryton saxophone: Carl-Emmanuel Fisbach.
Field recording, electronic, recording and mixing : Jean-Baptiste Masson.